Parmi les 13 salles qui ont accueilli l’Académie de Musique, citons la salle du Palais-Royal (incendiée en 1763), puis, à partir de 1781, le théâtre de la Porte-Saint-Martin. A la salle Montansier, rue de Richelieu – de 1794 à 1820 (démolie suite à l’assassinat du duc de Berry), succède l’Opéra de la rue Le Peletier dès 1821. Théâtre d’un attentat contre Napoléon III, la construction d’une nouvelle salle est décidée ; l’emplacement est proposé par Haussmann.

Degas –  Le Foyer de la danse à l’Opéra de la rue Le Peletier en 1872 (Orsay) et
Charles Garnier, photographié par Nadar en 1880 (Wikipedia)

Charles Garnier, grand Prix de Rome méconnu de trente-cinq ans, remporte le concours à l’unanimité, parmi cent soixante et onze concurrents.
Haussmann trace l’avenue de l’Opéra, entre le Palais des Tuileries (résidence de l’empereur) et le bâtiment de Garnier. La grande façade sert de toile de fond à la perspective.
A la demande de l’empereur, une première inauguration a lieu en 1867 pour la seule façade principale, à l’occasion de l’exposition universelle.

Après une longue interruption (conflit avec la Prusse, difficultés économiques, avènement de la Troisième République en rupture avec l’Empire), les travaux reprennent, suite à l’incendie en 1873 de l’opéra de la rue Le Peletier. Cette année, Napoléon III meurt en Angleterre ; il ne verra ni l’Opéra ni son avenue.

Symbole du luxe et des plaisirs de la capitale, l’Opéra Garnier est inauguré en 1875 (14 ans après la pose de la première pierre), l’Opéra Bastille en 1989.

 
à gauche, Navlet – escalier de l’opéra de Paris (Orsay – 1880) ; à droite, l’Apollon de Millet

En 1964, Malraux commande à Chagall un nouveau plafond. Inspiré de neuf opéras ou ballets, il dissimule l’original, de Lepneveu.