A tous les écrivains qui se croient quelque chose, je conseille une courte promenade le long des quais ; qu’ils jettent un coup d’œil dans les boîtes des bouquinistes, ils verront ce que vaut leur petite gloire. Julien Green
La tradition des bouquinistes débute autour du XVIème siècle avec les marchands colporteurs. Un siècle et demi plus tard, sous la pression des libraires, le pouvoir limite les marchés parallèles non soumis à la censure ; les boutiques portatives et l’étalage de livres sur le Pont Neuf sont interdits. Les libraires ambulants quittent le pont Neuf… qu’ils retrouvent à la Révolution. Sous l’Empire, ils se répandent le long des nouveaux quais de Seine.
Le terme bouquiniste entre au dictionnaire de l’Académie française en 1789. En 1859, des concessions sont mises en place par la ville de Paris et les bouquinistes peuvent s’établir à des points fixes. Les ouvertures se font du lever au coucher du soleil. En 1930 que les dimensions des boîtes sont fixées. Chacun dispose d’un présentoir constitué de quatre boîtes, dont la longueur ne doit pas dépasser 8,60 mètres. L’emplacement est offert par la Mairie de Paris (les bouquinistes ne payent ni loyer, ni taxes).
Installés sur plus de trois kilomètres le long de la Seine (sur la rive droite, du pont Marie au quai du Louvre ; sur la rive gauche, du quai de la Tournelle au quai Voltaire) et inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1991, les 240 bouquinistes parisiens exploitent 900 boîtes où sont exposés livres anciens d’occasion, revues, timbres et cartes de collection.
Boutet de Monvel – bouquinistes quai des Grands Augustins 1949 (Carnavalet)