A compter du XIème siècle, les communautés religieuses s’implantent dans le Marais pour le valoriser. Au XVIème siècle, en proie à des difficultés financières, les religieux du prieuré Sainte Catherine lotissent une partie de leurs terrains. Un réseau de rues est tracé : rues des Francs-Bourgeois, de Sévigné, Payenne, Elzévir, du Parc-Royal, Pavée. Le couvent, détruit au XVIIIème siècle, sera remplacé par le Marché Sainte Catherine (le premier marché couvert de Paris, détruit dans les années 1930), aujourd’hui place Sainte Catherine. Le lotissement de la Couture (= culture) Sainte-Catherine marque l’essor du quartier du Marais, grâce notamment, à la proximité de la résidence royale des Tournelles.
Les nombreux hôtels en pierre et briques colorées constituent toujours l’un des attraits du quartier. Construction classique et discrète entre cour et jardin à l’abri de la rue. Préservés parfois par miracle depuis quatre siècles, ces trésors donnent un aperçu du train de vie mené par la haute société. Le quartier est alors habité majoritairement par des financiers, mais le départ de la cour pour Versailles annonce son déclin, au profit des faubourgs (St Honoré et St Germain). On y érigera encore d’importants hôtels au début du XVIIIème (Soubise et Rohan).
Sous Louis XIV, architectes ou compositeurs comme Lully possèdent leur hôtel. Ce sera plus tard le tour des fermiers-généraux, des industriels, des gros marchands et des courtisanes. Abandonnés, vendus ou saisis sous la Révolution, nombre d’entre eux seront transformés en entrepôts et ateliers à la fin du XIXème siècle… avant de retrouver, sous l’impulsion de la loi Malraux (1962), une destination digne de leur passé. Les principaux d’entre eux – propriétés de la ville – sont aujourd’hui des musées ou des bibliothèques (Carnavalet, Lamoignon, Sens…)
D’autres quartiers, à d’autres époques compteront des hôtels dans leur patrimoine.
L’hôtel sera qualifié de « particulier » à l’apparition des hôtels pour voyageurs, à l’orée du XIXème siècle.
Voir les hôtels du Marais