Avant le train, la voie fluviale était le moyen le plus rapide, le plus pratique et le moins cher pour acheminer les biens. Marchés et commerces s’installent sur les berges, sur la pente douce de la rive droite. Outre les activités portuaires, les bords de Seine accueillaient au Moyen-Age bien d’autres activités : tueries d’animaux (proximité de la Grande boucherie), tanneries (reléguées au XVIIème siècle en bordure de Bièvre), baignades puis, au XVIIème siècle, des établissements de bains (quai Saint-Bernard).
à gauche, le port Saint Landry en 1737 par Gilbert (source : Delcampe.net)
à droite, le quai Saint Nicolas en 1750, par Raguenet (Louvre)
Les ports de Notre Dame et Saint Landry (actuel quai aux Fleurs) sont attestés dès le Haut Moyen-âge. En face, à partir du XIIème siècle, le port de Grève se développe jusqu’à la muraille de Charles V : ports au vin, au blé, au foin, aux poissons, au charbon…
à gauche, le port au blé et le pont Notre Dame, par de Lespinasse en 1782 (source = paris-atlas-historique.fr) ; à droite, le port du Louvre et le pont Neuf, en 1790 par Noël (Carnavalet)
L’île Notre-Dame sert de dépôt de bois de flottage pour le chauffage et la construction . A partir du XVIème siècle ces entreposages de bois et de pierres de carrières sont chassés par la construction d’hôtels en bordure de Seine. Dans l’île Maquerelle ou des Cygnes les bateaux hors d’usage sont transformés en bois de chauffage.
Au milieu du XVIIIème siècle, l’activité s’étend : le port Saint Paul (quai des Célestins) reçoit les coches d’eau ; au port Saint Nicolas, au pied du Louvre, arrivent les « importations» : huiles, savons, oranges, morues et harengs, huitres, poivre… ainsi que les voyageurs lointains. Rive gauche, les ports Saint Bernard et de la Tournelle sont dédiés au vin, au foin, au charbon de bois, aux pommes et châtaignes. Au port de la Grenouillère (actuel quai d’Orsay), arrive le bois flotté.
Port du Louvre en 1900 (Fonds Albert Kahn)
Une gare d’eau (l’actuel quai de la Gare), prévue à la Salpetrière, laissera la place à la gare d’Austerlitz. On compte 25 ports spécialisés quand, entre les deux guerres, le transport par eau s’effondre. Aujourd’hui, le port de Paris a repris de la vigueur, mais n’est plus dans Paris.
Enfin, la canalisation de l’Ourcq s’accompagne d’une zone portuaire d’importance (4ème port national en 1900 !) d’importance sur le bassin de la Villette. Le développement du rail, puis de la route, sonneront le glas de cette activité industrielle aux portes de Paris.