Au milieu du XIème siècle, une communauté de chanoines crée Saint Martin des Champs – l’un des plus anciens lieux consacrés à l’étude – hors la ville, mais en bordure de la rue Saint Martin déjà lieu de passage important. L’abbaye ne cesse de s’accroître et devient au XIIIème siècle un centre culturel et religieux important, très riche (une centaine d’églises lui étaient rattachées au XIIème siècle). Le prieuré donne naissance à tout un quartier qui étend Paris au nord : le Beaubourg.
St Martin des Champs, sur le plan de Turgot (1739)
le serment du Jeu de Paume (étude de David) ; l’abbé Grégoire est au centre des trois personnages, à gauche
A la Révolution, les bâtiments ne sont pas détruits, mais connaissent une nouvelle vie. Un prêtre jureur, l’abbé Grégoire, soumet à la Convention un projet de haut idéal : Il sera formé à Paris, sous le nom de Conservatoire des Arts et Métiers, un dépôt de machines, modèles, outils, dessins, descriptions et livres dans tous les genres d’arts et métiers pour diffuser largement l’innovation technologique, et mettre les savoirs à la portée du plus grand nombre pour perfectionner l’industrie nationale. Il faut éclairer l’ignorance qui ne connaît pas, et la pauvreté qui n’a pas le moyen de connaître. L’enseignement sera gratuit et public pour l’application des sciences aux arts industriels. Avec l’Ecole Polytechnique, le Conservatoire National des Arts et Métiers est l’une des écoles scientifiques de l’an III.
Le Conservatoire se trouve doté d’une opulente collection : les machines rassemblées par Vaucanson, ainsi que d’anciens objets techniques et curiosités confisqués aux aristocrates. Les premiers cours (mécanique, chimie et économie) sont ouverts en 1819 et les premiers laboratoires de recherche en 1852. Aujourd’hui, 90 000 étudiants sont répartis sur 150 campus en France et plusieurs centres internationaux.
Astrolabe et Pascaline au CNAM
Une première restauration est conduite par Vaudoyer au XIXème siècle, une seconde à l’occasion du bicentenaire du Conservatoire (l’église retrouve sa polychromie du XIXème siècle). Pour ce bicentenaire, la station de métro Arts et Métiers (ligne 11) a été habillée de cuivre par Peeters et Schuiten, nous plongeant dans un univers sous-marin à la Jules Verne.