Entre République, Bastille et Hôtel de Ville, le quartier historique du Marais concentre de prestigieux hôtels, derniers témoins de son âge d’or.
Auparavant, la Seine décrivaient deux boucles à Paris : celle que nous connaissons et une au nord, à l’emplacement des grands boulevards. Entre ces deux boucles, parmi les marécages, une terre insubmersible allait accueillir les premiers habitants du Marais. Le terme marais désignait au Moyen Âge les terrains consacrés à la culture des légumes – d’où maraîcher – et de plantes aromatiques. Maraîcher ou marais, l’étymologie du quartier évoque bien l’eau…
Au XIème siècle, la fondation – excentrée – de l’abbaye de St Martin des Champs (actuel Conservatoire National des Arts et Métiers) initie la conquête du site. La ville marchande se construit autour de la place de Grève (ports et marchés). Philippe Auguste entoure sa ville d’une enceinte, à l’abri de laquelle vont s’établir, au siècle suivant, les communautés religieuses, y compris une communauté juive autour de St Paul. Le Temple s’implante hors la ville et crée une nouvelle ville. Au XIVème siècle, les limites de la ville sont élargies sur la rive droite ; Charles V fait construire la Bastille, forteresse sur l’enceinte, et une résidence royale, l’hôtel St Pol qui sera délaissée au profit des Tournelles. A la mort d’Henri II, la famille royale s’installe au Louvre et les hôtels de l’aristocratie se répandent dans le Marais. L’aristocratie se fixe dans les faubourgs quand Louis XIV s’installe à Versailles.
Lieu de toutes les intrigues, de tous les mystères, lieu de convoitise, de création ou de villégiature, le temps du Marais est passé. La Révolution vide les hôtels ; les artisans les transforment, y implantent leurs ateliers… Haussmann n’aura le temps de tracer que la rue de Rivoli, alors que sa destruction est programmée… En 1962, la loi Malraux vient opportunément au secours du quartier historique.