Avec la fin des corporations à la Révolution et la libéralisation du commerce, les grands magasins apparaissent sur les boulevards des grandes villes au Second Empire . Ils succèdent aux magasins de nouveautés apparus dans au XVIIIème siècle dans les passages couverts.
L’urbanisation, le chemin de fer et la production de masse sont les trois facteurs essentiels à la naissance et au développement des grands magasins. Au tournant des XIXème et XXème siècles, ils dominent le commerce de détail.
Leurs fondateurs ont un point commun : ils ont débuté comme vendeur dans une structure qui a périclité… Boucicaut, Chauchard (les Grands Magasins du Louvre en 1855), Jaluzot ou Cognacq. Les créations se succèdent : en 1852, Le Bon Marché (Aristide Boucicaut), le Bazar de l’Hôtel de Ville en 1856 (Xavier Ruel), en 1865, le Printemps (Jules Jaluzot), 1869, la Samaritaine (Ernest Cognacq et Louise Jay), les Galeries Lafayette en 1896 (Théophile Bader et Alphonse Kahn).
Certains fondateurs versent dans la philanthropie (hôpital Boucicaut – aujourd’hui fermé) ou l’art (musée Cognacq-Jay installé dans l’hôtel Donon – œuvres d’art du XVIIIème siècle)
La marchandise y est plus accessible car plus visible, on peut trouver de tout dans un même espace… Une nouvelle pratique vient de naître : on y pratique l’entrée libre, des prix fixes et affichés qui mettent fin au marchandage, l’échange, la possibilité d’essayer les vêtements avant l’achat ou encore les soldes. C’est également la naissance du marketing : encarts publicitaires dans la presse et catalogue envoyé par la poste.
Leur influence décline à partir des années 1970 avec l’essor de la grande distribution. Les Grands Magasins du Louvre sont fermés en 1974, la Samaritaine en 2005.