Les Buttes Chaumont

Haut perché, l’est parisien regroupe des quartiers populaires, dont l’histoire est riche de révoltes, de batailles, de conquêtes.

Buttes Chaumont 1860 Butte Chaumont en 1860

Dans la politique d’aménagement de Paris voulue par Napoléon III, les jardins tiennent une place importante. Si l’est et l’ouest sont dotés de bois, nord et sud manquent de vastes espaces boisés. Pour faire symétrie au parc Montsouris au sud, le choix se porte sur ces hauteurs dénudées (mont chauve, d’où Chaumont – mentionné dès le IXème siècle) : un terrain non fertile et peu utilisé – quelques moulins, un gibet «actif» du XIIIème siècle jusqu’à la Révolution, une carrière de gypse y est exploitée jusqu’en 1860. Située en dehors de la ville, la butte sert ensuite d’immense cimetière à chevaux…
Dès 1864, trois ans de travaux sont nécessaires à Alphand et Barillet-Deschamps pour l’aménagement du parc. En 1867, Paris est en fête pour l’Exposition universelle. L’est parisien présente un nouveau visage : le parc des Buttes Chaumont (près de 25 hectares), avec sa cascade de 32 mètres et le temple de Vesta (reproduction du temple de la SibylIe, à Tivoli).  Un embranchement de la Petite ceinture traverse le parc pour distribuer la nouvelle gare de Paris Bestiaux à la Villette.

Buttes Chaumont 70

La bataille de Paris se déroule ici, en 1814 ; les Communards y sont bombardés en 1871. En 1918, à la station Botzaris, la foule réfugiée pour échapper à un bombardement panique et 66 personnes meurent étouffées ou écrasées.

Les carrières de gypse

plan des carrières de Paris carriere de gypse
à gauche – source : Annales
plan d’ensemble des anciennes carrières de Paris ( Les carrières sous Paris, Keller 1896).
à droite, carrière de gypse (source : carrières et catacombes de la ville de Paris)

Le creusement des carrières de gypse sur la Butte Chaumont commença après la Révolution. En 1851, l’ouverture de la rue de Crimée et les terrassements pour les chemins de fer freinèrent son développement. En 1863, on y dénombrait encore 800 ouvriers – essentiellement limougeauds – travaillant à la production du plâtre.

On retrouve trace de cette activité passée  dans des noms de lieux : la rue des carrières d’Amérique,  le passage des fours à chaux, la rue des Chaufourniers.