Les Batignolles

Le plateau des Batignolles appartenait aux Bénédictines de Montmartre. Un chemin des Nonnains – aujourd’hui rue des Dames – conduisait de la plaine Monceau à l’abbaye de Montmartre. Deux hameaux se forment autour des châteaux des Ternes et de Monceau. Jusqu’en 1830, la vie y est celle d’une campagne proche de Paris, nourrice de la capitale, au delà des barrières,  où fleurissent cabarets et guinguettes mais aussi résidences secondaires.

Victor Hubert – Débarcadère de l’Europe 1837 
La tranchée de lignes isole les Batignolles de Monceau, commune créée en 1830

Le développement des chemins de fer va sceller le destin des Batignolles : première ligne de transport de voyageurs (Paris – Saint Germain en Laye) créée en 1837, construction de la gare Saint-Lazare en 1842, de la gare de marchandise des Batignolles en 1844 (dont l’activité décline à partir des années 1970 en raison de la concurrence de l’automobile) puis connexion avec la petite ceinture en 1852. Les ateliers de fabrication de locomotives s’installent aux Batignolles. La fièvre immobilière s’empare du quartier….

la ZAC

Pour l’aménagement de l’emprise ferroviaire des Batignolles, les candidats doivent intégrer en 2003 l’hypothèse de village olympique suite à la candidature de Paris au JO 2012. En 2005, le CIO choisit Londres…  Il est alors décidé d’aménager un nouveau quartier, autour d’un grand parc urbain.
La ZAC Cardinet Chalabre (7,6 ha) est créée dès 2005, puis en 2007, Clichy-Batignolles (43,2 ha) ainsi que le lotissement Saussure (3 ha). Entre 2009 et 2011, le projet évolue pour accueillir le futur palais de justice de Paris et de la Direction régionale de la police judiciaire.
Tout en valorisant le passé industriel et ferroviaire du site, François Grether – architecte coordonnateur – a veillé à favoriser l’échange avec le parc ; les hauteurs irrégulières des immeubles ménagent des ouvertures, où l’œil vagabonde.

en chiffres :

54 ha dont 10 ha pour le parc Martin Luther King (surface supérieure au parc Monceau)
3 400 logements ; 140 000 m2 de bureaux (le long des voies ferrées, pour former un écran acoustique) ; 7 500 habitants / 12 700 emplois

Au nord, le Palais de justice conçu par Renzo Piano  (120 000 m2 ; 38 étages ; 160 m de haut ; 5 650 m2 de terrasses plantées ; intégration de panneaux photovoltaïques sur la façade et collecte des eaux pluviales) et la Direction centrale de la police judiciaire.

Les ateliers Berthier

En 1894 un incendie ravage les entrepôts de l’Opéra, rue Richier. Le Ministère de la Guerre met à la disposition de l’Opéra les bastions 44 et 45 des anciennes fortifications pour y entreposer leurs décors.


Les ateliers Berthier, attribués à Charles Garnier, abritent l’atelier dans le bâtiment central et les décors dans les ailes. En 1958, l’architecte Michel Roux-Spitz complète les édifices existants par deux bâtiments accolés. Aujourd’hui, le théâtre de l’Odéon a investi les lieux.

Les 22.000 m2 de la Cité du théâtre à Paris seront dédiés à partir de 2022 à trois établissements : le Conservatoire National d’Art Dramatique, la Comédie-Française et le théâtre de l’Odéon.

 
Henri Fantin-Latour (1870) – Un atelier aux Batignolles, musée d’Orsay
Fantin-Latour, témoin discret de cette époque, représente ici le groupe des Batignolles, qui – de 1869 à 1875 – rassembla autour d’Édouard Manet, de jeunes peintres (Renoir, Monet, Sisley, Bazille et Pissarro) qui s’affirmeront ensuite comme des maîtres de l’impressionnisme.

Edouard Manet (1879) – Cabaret du Père Lathuile, Musée des beaux-arts de Tournai