Le Quartier Latin

Après leur conquête, les Romains s’installèrent sur la rive gauche de la Seine ; la montagne Sainte Geneviève y culmine à 61 m. A son sommet, Clovis fit édifier un monastère où Geneviève avait coutume de monter prier (elle inspira au Vème siècle la résistance parisienne contre les Huns d’Attila). Il abrita les tombeaux de Clovis et de la sainte. Ravagée par les invasions normandes, la rive gauche sera reconstruite à partir du XIème siècle. Tandis que le commerce s’implante rive droite, les ordres religieux s’installent rive gauche (après Sainte Geneviève,  Saint Victor au début du XIIème siècle – elles seront toutes deux détruites au début du XIXème siècle pour laisser place au lycée Henri IV et au campus de Jussieu).

abbaye Ste Geneviève (à droite) et église St Etienne du Mont abbaye Saint Victor
à gauche, l’église Saint Etienne du Mont, accolée à l’abbaye Sainte Geneviève
à droite, l’abbaye Saint Victor

Des conflits avec l’évêque vont conduire maîtres et étudiants à fuir l’île vers la rive gauche. Le latin y sera la langue officielle jusqu’à la Révolution et donnera son nom à ce quartier, où va souffler l’esprit. Il faut loger les étudiants de la Cité, toujours plus nombreux et souvent désargentés (environ 4 000 au XVème siècle) : c’est l’avènement des collèges, simples maisons d’hôtes à l’origine. Marqué par une double tradition, religieuse et universitaire, le quartier latin en garde l’empreinte. Nombre d’écoles prestigieuses, d’églises et fondations témoignent de cette géographie bipolaire.
Les métiers liés au livre s’y développent (rues de la Parcheminerie, des Enlumineurs – aujourd’hui Boutebrie).
La vocation enseignante de la Montagne s’affirme de la Révolution à la IIIème République. Terre de savoir, elle est colonisée par plusieurs établissements prestigieux : Ecole polytechnique, Ecole normale supérieure, faculté de droit… Non loin, se développent les écoles scientifiques ou encore de grands lycées parisiens :  Louis-le-Grand, Henri IV, Saint-Louis.