La renaissance carolingienne – fondement de la culture du Moyen Âge et de la civilisation européenne – est une période de renouveau culturel aux VIII-IXème siècles en Occident, grâce à la redécouverte de la langue latine, à la sauvegarde de nombreux auteurs classiques et à la promotion des arts libéraux (Trivium et Quadrivium).
école en Occident (XIIème siècle)
Pépin le Bref réforme l’Église, puis son fils Charlemagne réorganise les institutions pour donner une place essentielle à l’écrit. Prenant appui sur l’Eglise, les Carolingiens réalisent la quasi-unité de l’Occident chrétien. De grandes réformes – dans les domaines religieux, administratif, législatif et éducatif – s’appuient sur les lettrés et savants chrétiens. Elles entraînent la fondation d’abbayes qui deviendront des foyers culturels importants.
Conscient du manque d’instruction d’une grande partie du clergé et du besoin de formation pour ses élites administratives, l’empereur souhaite qu’une école soit ouverte dans chaque évêché ou monastère pour apprendre aux enfants à lire, compter, chanter, mais aussi connaître la grammaire latine. La rédaction des livres est l’objet d’une attention particulière. Deux types de structures sont ainsi amenées à jouer un rôle essentiel :
- les ateliers de copistes, ou scriptoria, installés dans les monastères et maisons épiscopales. De nombreux textes de l’Antiquité (Virgile, Horace, Sénèque, Cicéron) seront sauvés. Les 8 000 manuscrits conservés aujourd’hui en témoignent.
- les bibliothèques : l’enrichissement et la protection de leurs collections sont également une condition du renouveau, indissociable de la confection des manuscrits et de leur commerce.
Le renouveau de la langue latine est accompagné d’efforts pour les langues vernaculaires. On revient au latin du IVème siècle ; les erreurs, approximations et fautes grammaticales se sont accumulées au fil des copies… Il faut restaurer la langue latine pour avoir accès aux auteurs antiques, à la Bible. Les premières traductions de grec en latin apparaissent à la deuxième moitié du IXème siècle. Cet épanouissement culturel accompagne l’essor des villes. Les traducteurs sont les pionniers de cette renaissance. Une nouvelle méthode (curiosité, raisonnement), nécessaire aux traductions des traités scientifiques de l’arabe et du grec, influence l’enseignement des clercs. Abélard apparaît comme la grande figure de l’intellectuel moderne, premier professeur, logicien – grand champion de la dialectique. On aborde la science rationnelle. Cette émulation s’observe dans de nombreux arts : peinture murale, mosaïque, sculpture, orfèvrerie, architecture.
Héloise et Abélard (Roman de la Rose – XIVème siècle)
L’activité et la localisation des écoles au IXème siècle mesurent le renouveau carolingien. Cependant, rares sont les laïcs à être instruits, et notamment à connaître le latin. À la fin du IXème siècle, privée du soutien royal, cette intense activité créatrice décline, tandis que les invasions normandes portent un coup fatal à de nombreux centres.